À l’occasion de ce direct de l’Avent, Léopold vous propose de dresser l’anatomie d’un tube qui revient chaque année à Noël comme un bonbon chatoyant frapper nos douces oreilles : Last Christmas de Wham!
Londres, 1984. Georges Michael a 21 ans et il est déjà avec son ami de lycée Andrew Gidserley à la tête d’un nouveau groupe qui explose les charts, Wham! Il vient de connaître la gloire avec Careless Whisper, Freedom et Wake Me Up Before You Go-Go. L’idée de Last Christmas naît spontanément dans l’esprit du jeune artiste, alors qu’il est dans sa chambre d’enfant. La chanson Last Christmas débute d’emblée avec une musique entêtante, sur laquelle viennent se greffer les paroles, animées d’une profonde nostalgie qui viennent percuter la dynamique pop de la chanson.
Noël dernier, je t’ai donné mon cœur
Mais dès le jour suivant, tu l’as abandonné
Cette année, pour me prémunir des larmes
Je le donnerai à quelqu’un d’unique
La gamme mélodique est plutôt simple, entraînante même. Il y a dans Last Christmas un fond nostalgique profond qui nous saisit, comme à la fin de ces relations trop belles – je lisais d’ailleurs pas plus tard que l’autre jour que les couples se forment plus souvent à la fin de l’automne, pour passer l’hiver.
Au fond, peut-être est-ce dans cette synthèse entre cette tristesse des paroles et cette musique entêtante, jointes à l’image d’un groupe marquant que se trouve l’anatomie de ce tube. Last Christmas revient comme un bonbon chatoyant se poser sur nos lèvres chaque année au tout début de l’hiver. Oui, comme ces pastilles de l’enfance que l’on trouve en plongeant sa main dans sa poche et qui sont restées conformes, – malgré qu’elles aient perdu leur goût, leur épaisseur, leur intensité -, à ce qu’elles étaient avant.
Universal Pictures ne s’y est pas trompé en 2019, nous offrant sur les écrans la version romancée et filmée de la chanson, avec au casting les actrices Emilia Clarke et Emma Thompson. Le projet avait reçu l’aval de Georges Michael, peu avant qu’il décède brutalement à cinquante-trois ans, le… 25 décembre 2016 – eh oui, on peut mourir le jour de Noël.
291 000 entrées en France et 121 550 750 USD, Last Christmas fait un carton. Et presque quarante ans après sa création, on se dit que peut-être que finalement ce sont les bonnes recettes classiques – les bonbons donc – qui fonctionnent le mieux.